1. Les éoliennes ont-elles un impact sur...?
Les éoliennes sont des installations qui peuvent émettre un bruit de fond, principalement dû aux vibrations entre le vent et les pales.
Ces émissions sonores sont cependant encadrées par la législation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Lorsque le niveau de bruit ambiant mesuré dépasse le seuil réglementaire de 35dBA, la limite d’émergence autorisée s’applique avec l’impossibilité de dépasser 5dBA le jour et 3dBA la nuit (Article 26 de l’arrêté du 26 août 2011). Cette analyse est réalisée selon les périodes de la journée, les vitesses et les directions de vent afin de viser la conformité dans toutes les conditions d’environnement. A la suite de la construction du parc, une campagne de mesure de contrôle réglementaire est effectuée afin d’en vérifier la conformité et si besoin adapter le fonctionnement d’éoliennes en fonction des résultats de mesures in-situ.
© illustration : ADEME
Les éoliennes génèrent des infrasons du fait de leur exposition au vent, qu’elles soient en fonctionnement ou à l’arrêt.
Cependant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime que les infrasons émis par les éoliennes sont suffisamment faibles pour ne pas constituer une gêne ou un danger pour la santé*. A titre de comparaison, les infrasons émis par notre organisme (battements du cœur ou respiration) et transmis à notre oreille interne sont plus intenses que ceux émis par les éoliennes.
Actuellement, il n’existe aucune donnée sanitaire démontrant des effets sur la santé des riverains. En 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Académie nationale de médecine indiquent dans une étude « qu’aucune maladie ni infirmité ne semble pouvoir être imputée au fonctionnement des éoliennes »*
L’installation d’éoliennes est strictement encadrée par le régime ICPE qui impose de respecter une distance minimale de 500m des habitations et des seuils d’émergences sonores à ne pas dépasser, le but étant d’assurer un niveau élevé de protection des riverains.
*« Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres », Académie nationale de médecine, mai 2017.
Les impacts potentiels sur l’environnement sont spécifiques à chaque parc éolien en fonction des milieux naturels et des paysages dans lesquels ils se trouvent.
C’est pourquoi, chaque projet éolien nécessite une étude environnementale approfondie, menée par des bureaux d’études indépendants. Le but de cette étude est de recenser l’ensemble des espèces et des milieux naturels sensibles présents sur la zone de projet afin de déterminer les impacts potentiels qu’un parc éolien engendrerait.
Ces études permettent de définir et d’adapter au mieux le positionnement des éoliennes pour privilégier une implantation la moins impactante possible, selon la logique « éviter, réduire, compenser ». Par ailleurs, les oiseaux et les chauves-souris étant les espèces les plus sensibles à l’éolien, elles font l’objet d’une attention particulière et les éoliennes peuvent être bridées à certaines périodes de l’année (périodes de reproduction) et sous certaines conditions météorologiques pour limiter les impacts sur ces espèces.
Pour en savoir plus : L’éolien en 10 questions ADEME
Selon l’ADEME, l’empreinte carbone d’une éolienne est de 12,7 g de CO₂ par kWh, soit l’une des plus faibles parmi les moyens de production d’électricité actuels. Par ailleurs, les éoliennes “remboursent” leur coût énergétique en moins d’un an (voire en moins de 8 mois selon le constructeur).⁵ Ainsi, 22 millions de tonnes de CO₂ ont été évitées en 2020 grâce à la production éolienne et photovoltaïque.
Les éléments composant une éolienne sont très majoritairement recyclables et l’ensemble du site de production est remis en état après exploitation.
Le choix du site, les études et l’installation des éoliennes sont très contrôlés par des entités indépendantes afin de limiter au maximum les impacts négatifs sur l’environnement. Des bureaux d’études externes réalisent des études faunistiques, floristiques, pédologiques (nature des sols), paysagères et acoustiques entre autres afin d’assurer que le projet soit en accord avec les enjeux du territoire et la réglementation en place.
Tous ces éléments font que l’éolien est considéré par les groupes d’experts comme le GIEC et l’ADEME comme une des solutions les plus écologiques pour l’avenir de la France. Cela explique également le fort essor de l’industrie éolienne dans le monde de nos jours.
Sources :
- ADEME : L’éolien terrestre, une solution pour la transition énergétique
- ADEME : Guide Tout comprendre – L’éolien
Les oiseaux migrateurs peuvent être perturbés si un parc éolien est installé au cœur d’un axe migratoire.
Les études environnementales menées au cours du développement d’un projet éolien servent à identifier ces axes de migrations afin de s’assurer que le parc éolien se situe en-dehors des couloirs de migration.
Les facteurs ayant une influence sur la valeur d’un bien immobilier sont nombreux et divers d’un territoire à l’autre. Dans une étude réalisée en 2010 dans les Hauts-de-France, Climat-Energie-Environnement et l’ADEME démontrent que la présence d’éoliennes sur le territoire n’impacte ni la valeur des biens immobiliers ni le marché immobilier local. Au cours d’un projet éolien, l’implantation est, par ailleurs, scrupuleusement étudiée afin d’engendrer le moins d’impacts possibles.
De plus, l’exploitation d’un parc éolien engendre des retombées fiscales qui bénéficient directement aux collectivités et à la commune d’accueil, leur permettant d’améliorer le cadre de vie des habitants et de redynamiser le territoire.
2. Le fonctionnement des éoliennes et la réglementation
Les éoliennes fonctionnent 85% du temps mais il existe plusieurs raisons au fait qu’elles puissent être arrêtées en présence de vent :
- Les vents: une vitesse de vent inférieure à 8km/h est insuffisante pour que les éoliennes puissent démarrer et au-delà de 90km/h, les éoliennes se positionnent automatiquement « en drapeau » par mesure de sécurité ;
- La maintenance: l’intervention des techniciens de maintenance entraîne un arrêt obligatoire et ponctuel des éoliennes pour garantir la sécurité des installations ;
- Un plan de bridage: en fonction des conditions météorologiques et à certaines périodes de l’année, les éoliennes peuvent être arrêtées afin de respecter la réglementation acoustique ou de supprimer les impacts potentiels sur l’avifaune et/ou les chauves-souris.
Pour en savoir plus : Questions-Réponses, l’énergie éolienne terrestre du Syndicat des énergies renouvelables (https://ser-evenements.com/IMG/pdf/ser-qreolien2017-bd.pdf)
Selon le bilan électrique annuel du gestionnaire de réseau de transport de l’électricité RTE, la production éolienne est plus importante en période hivernale que pendant l’été. En 2020, la production éolienne a atteint son maximum en février avec une puissance de 13 409 MW. Cette puissance correspond à un facteur de charge de 72,5 %. Il s’agit d’un record historique.
Pour en savoir plus : RTE, Bilan Électrique 2020 (https://bilan-electrique-2020.rte-france.com)
Une éolienne prend en moyenne 2 100m² au sol, soit l’équivalent d’une vingtaine d’ares.
Comme beaucoup de constructions, les éoliennes peuvent perturber les ondes hertziennes (radio, télévision, etc.).
En revanche, depuis la diffusion massive de la Télévision Numérique Terrestre, les perturbations sont moindres voire inexistantes. Toutefois, la loi engage la responsabilité du développeur d’un projet éolien, qui est tenu de trouver à ses frais une solution technique si la perturbation est avérée. Si une implantation alternative des éoliennes n’est pas envisageable, le développeur peut fournir des équipements pour recevoir la télévision par satellite ou installer des réémetteurs directement sur les éoliennes.
Les fondations d’une éolienne sont de forme conique et, en fonction du type de sol (agricole, forestier, etc.), sont construites à des profondeurs comprises entre 2.5 et 3.5m et des diamètres allant de 15 à 25m.
Depuis 2020 (arrêté du 22 juin 2020, modifiant l’arrêté du 26 août 2011), lors du démantèlement et de la remise en état du site, la loi impose désormais à l’exploitant du parc éolien « l’excavation de la totalité des fondations, jusqu’à la base de leur semelle ».
La loi impose à l’exploitant du parc le démantèlement des éoliennes et la remise en état du terrain.
Selon la réglementation, l’exploitant du parc doit, avant la mise en service du parc, constituer et justifier auprès de la préfecture les garanties financières nécessaires au démantèlement qui s’élèvent à 75 000 € par éolienne d’une puissance d’au moins 2 MW + 25 000€ par MW supplémentaire (Arrêté du 26 août 2011, modifié par l’arrêté du 11 juillet 2023). Ces fonds sont bloqués et uniquement à la disposition du Préfet.
En cas de défaillance de la société d’exploitation du parc, la maison mère est directement responsable de son démantèlement. Ainsi, en aucun cas, le propriétaire du terrain ou la commune d’accueil d’un parc éolien ne seront responsables financièrement du démantèlement.
Les principaux matériaux qui composent une éolienne sont recyclables à 100% : l’acier et le béton (90% du poids d’une éolienne terrestre), le cuivre et l’aluminium (moins de 3% du poids). Les pales (6% du poids) sont plus difficiles à recycler, mais un travail de recherche et développement est engagé par la filière éolienne !
La réglementation évolue : à partir du 1er juillet 2022, l’Etat impose que 90% de la masse totale de l’éolienne soit recyclée ou réutilisée lors d’un démantèlement. Cette obligation passera à 95% pour les projets de parcs déposés après le 1er juillet 2024 (Arrêté du 22 juin 2020, modifiant l’arrêté du 26 août 2011).
Une étude menée par l’ADEME en 2019 estime d’ailleurs que les éoliennes composées d’aimants permanents – qui nécessitent des terres rares – ne représentent que 3% du parc terrestre français.
Selon la réglementation ICPE, les éoliennes doivent se situer à une distance minimale de 500m aux habitations (Arrêté du 26 août 2011).
Pour en savoir plus sur la réglementation : Questions-Réponses, l’énergie éolienne terrestre du Syndicat des énergies renouvelables (https://ser-evenements.com/IMG/pdf/ser-qreolien2017-bd.pdf)
Comme toute construction de grande taille, les éoliennes peuvent représenter des obstacles pour la navigation aérienne (militaire ou civile). Par mesure de sécurité les éoliennes doivent donc être dotées d’un balisage lumineux pour signaler leur positionnement. La réglementation impose un balisage clignotant blanc le jour et rouge la nuit.
Le balisage clignotant est l’une des principales nuisances évoquées par les riverains. Aussi, depuis février 2019, des expérimentations sont en cours pour limiter le balisage aux éoliennes situées aux extrémités d’un parc et en éclairage fixe.
RWE s’engage auprès des administrations pour trouver des solutions techniques permettant de limiter la gêne visuelle.
Toutes les éoliennes d’un même parc sont reliées à un poste de livraison (PDL) par des câbles électriques enterrés. Ce PDL est l’interface entre le réseau privé du parc et le réseau public, il dirige l’électricité produite vers un poste source.
Le poste source permet de distribuer l’électricité produite sur le réseau électrique public pour y être consommée. Il dirige le courant électrique soit vers les lignes à hautes tensions du réseau de transport, soit vers le réseau de distribution où sa tension sera abaissée pour permettre une utilisation conventionnelle.
Ⓒ illustration : Syndicat des Energies Renouvelables
3. L'éolien en France
La France possède le deuxième gisement en vent en Europe et le parc éolien français est actuellement constitué de plus de 8 000 éoliennes représentant une puissance installée de 18 310 MW au 30 juin 2021.
La Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), adoptée en 2015, fixe de nombreux objectifs, dont l’augmentation de la part des énergies renouvelables pour lutter contre le réchauffement climatique. Afin d’atteindre ces objectifs, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) a été mise en place pour définir les priorités d’actions en matière d’énergie.
L’éolien, en tant qu’énergie propre et inépuisable, a toute sa place dans cette stratégie et la PPE a donc attribué des objectifs précis pour sa filière. La puissance installée de l’éolien terrestre devra atteindre 24 100 MW en 2023 et 34 700 MW en 2028*.
*Programmations pluriannuelles de l’énergie (PPE), Ministère de la Transition écologique et solidaire
L’implantation d’un parc éolien génère des retombées fiscales dont bénéficient les collectivités, notamment la commune d’accueil, et qui permettent d’améliorer le cadre de vie des habitants. Ces retombées fiscales sont partagées entre les différents échelons de collectivité et son composées de :
- La Taxe foncière sur les Propriétés Bâties (TFPB) ;
- La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) ;
- La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) ;
- L’Impôt Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux (IFER) dont le montant est fixé à 7 820€ par MW installé en janvier 2022.
L’installation d’un parc éolien est également une source de création d’emplois locaux, notamment à travers les techniciens de maintenance qui interviennent au cœur des territoires.
Jusqu’en 2016, l’énergie éolienne a bénéficié d’un tarif de rachat préférentiel fixé par l’Etat à 82€/MWh dans le but de développer la filière éolienne dans le cadre de la transition énergétique. L’achat de l’électricité à ce tarif préférentiel était compensé via la contribution pour le service public de l’électricité (CSPE) à laquelle l’ensemble des consommateurs est soumis.
Aujourd’hui, le tarif de rachat de l’électricité est fixé par des appels d’offres, mettant en concurrence les producteurs. Lors du 8ème appel d’offres, le prix moyen des projets éoliens lauréats s’est établi à 60.2€/MWh. Ce résultat démontre que l’éolien terrestre est une énergie très compétitive.